mercredi 23 mars 2005
Les appareils électroniques mis au rebut contiennent des substances toxiques très dangereuses, même pour les décharges. C’est en fait une bonne chose pour ceux et celles qui participent au projet de récupération des déchets électroniques de Frontenac (FEWR) mis sur pied à Sharbot Lake.
En trouvant d’autres utilisations pour les déchets électroniques, les participants du projet ont empêché que quelques 17 tonnes de plomb, ainsi que de l'arsenic, du baryum et du mercure ne se retrouvent dans les décharges de l’Est de l’Ontario. Par la même occasion, en créant des emplois et en augmentant le nombre d’ordinateurs dans les écoles, à l’échelle provinciale mais aussi dans les pays en voie de développement, ils ont donné aux jeunes et aux sans-emploi une occasion unique d'obtenir une formation.
Les déchets électroniques ou « e-déchets » désignent de nombreux appareils et gadgets devenus indésirables à la maison ou au bureau, dont les ordinateurs, les écrans, les imprimantes, les scanners, les claviers et les téléviseurs. Dans les installations de Sharbot Lake, les e-déchets sont triés puis redirigés vers le site le plus efficace et le plus sûr. Certains matériaux seront recyclés comme il se doit dans l'une des stations désignées de l'Ontario. Les pièces et les systèmes choisis constitueront le nouvel ajout fait au laboratoire informatique de l’école.
M. Mark Elliott incorpore le projet FEWR au programme de sa classe. Les élèves inscrits à son cours de génie informatique à l’école secondaire de Sharbot Lake établissent des réseaux et remettent à neuf de vieux ordinateurs. En trois ans, les élèves ont sauvé 10 200 ordinateurs de la décharge et en ont remis à neuf plus de 9 000. L’école secondaire est fière de pouvoir offrir un ordinateur à chacun de ses élèves.
La remise à neuf d’un ordinateur coûtant 250 $, le programme a permis de livrer pour une valeur de 1,39 million de dollars en ordinateurs aux écoles.
Ce projet est mondialement reconnu et a attiré l’attention des collectivités autour du globe. Faire référence au modèle de Sharbot Lake devient le moyen le plus courant pour évoquer le travail acharné et les pensées innovatrices qui ont contribué au mieux-être de la collectivté. M. Tom Taylor, le directeur de l’école se dit fier des réalisations de sa collectivité.
« Les gens ne font pas référence au modèle de Sharbot Lake dans le comté de Frontenac seulement, explique M. Taylor. On fait allusion au modèle de Sharbot Lake dans le monde entier. »
Le projet cherche aussi à mettre au point une nouvelle technologie qui permette d'accroître la durée de vie utile des systèmes informatiques de qualité inférieure. Cette nouvelle technologie comporte un système d’exploitation et des douzaines de programmes gratuits comparables aux logiciels de Windows. Un certain nombre d’écoles du Ghana ont été les premières à profiter de ce système.
Ce projet voit son importance augmenter à cause de la législation de l'Ontario à venir en vue de bannir les déchets électroniques des décharges. En 2002, environ 157 000 tonnes d'e-déchets ont envahi les décharges canadiennes. Le gouvernement de l'Ontario souhaiterait ne plus voir aucun e-déchet dans ses décharges. La députée provinciale locale, Mme Leona Dombrowsky, se dit tout à fait convaincue de l’importance du détournement des e-déchets.
« Empêcher ces matériaux de finir dans les décharges signifie empêcher que des milliers de tonnes de métal, de plastique, de câbles électriques et de produits chimiques dangereux n’atterrissent dans les décharges, remarque-t-elle. »
Le projet est le résultat d’une initiative menée par le Land O’Lakes Communications Network (LOLCN), le Programme Ordinateurs pour les écoles d’Ontario, la Société d'aide au développement des collectivités de Frontenac, Ressources humaines et Développement des compétences Canada, le Conseil scolaire du district de Limestone, le Township of Central Frontenac et l’école secondaire de Sharbot Lake. En 2005, il a reçu le prix décerné par l’ASADCO pour sa contribution au développement économique communautaire.