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 jeudi 10 juin 2004

– Le jeudi 10 juin 2004

Mme Maggie Matear, directrice des opérations auprès de NEOnet, croit qu’il faut obtenir un rendement maximal de l’investissement. L’échec des nombreux essais pour mettre en place de meilleures infrastructures de télécommunications dans le nord-est de l'Ontario a fait naître dans la tête de Maggie une analogie avec le circuit de livraison des journaux. « Imaginez que vous ayez le choix entre livrer les journaux à 10 maisons situées dans un seul pâté de maisons ou à 10 maisons réparties dans 5. Vous choisiriez bien sûr le chemin qui vous ferait gagner la même somme d'argent mais en fournissant un effort moindre. »

Les géants des télécommunications ont eu une façon de penser à peu près voisine; ainsi, avant 1999, ils se préoccupaient plus de répondre aux besoins des régions très densément peuplées du sud de l’Ontario qu’à ceux du nord, peu peuplé. Puis NEOnet est arrivé. Cet organisme communautaire de développement à but non lucratif vise à promouvoir l’acceptation et l’utilisation élargies de la technologie et des télécommunications dans le nord-est de l’Ontario. Les intervenants qui avaient fondé l’entreprise comprenaient l’intérêt qu’il y a à créer un front commun en réunissant 60 collectivités différentes, 6 SADC, des conseils scolaires, des hôpitaux, des groupes de développement économique, des entreprises et des résidents.

Grâce à la présentation d'une solide analyse de rentabilisation, NEOnet a réussi à attirer l’attention à la fois du secteur public et des géants des télécommunications. Les géants ont non seulement écouté, mais ils ont aussi accepté d’investir 43 millions de dollars dans les infrastructures des télécommunications. « Soudain, nous étions devenus le centre du monde pour les grandes compagnies de téléphone, affirme Maggie. » Après le regroupement des besoins des multiples intervenants, l’offre a augmenté, les prix ont chuté et la concurrence pour les services s’est accrue. Ainsi le nord-est de l’Ontario possède-t-il vraisemblablement les meilleurs services de télécommunication de l’Amérique du Nord, à des prix incroyablement bas pour l’utilisateur final.

NEOnet a aussi travaillé à améliorer le paysage du téléphone cellulaire dans la région. Mme Ellen Sinclair, directrice générale du Centre de développement de Timmins, explique : « À un moment donné, la situation était telle que vous rouliez pendant des centaines de kilomètres pour arriver jusqu’ici, mais votre téléphone cellulaire ne se connectait à aucun réseau, et vous ne pouviez faire appel à aucune aide en cas d’urgence. Grâce à la construction de 20 nouvelles tours dans la zone gérée par NEOnet, nous nous sentons plus en sécurité sur nos autoroutes nordiques isolées du reste du monde. »

L’aide financière apportée par les SADC a permis à NEOnet de démarrer. Mme Sinclair précise : « Notre réseau régional communautaire a suscité l’apport des secteurs public et privé de quelque 73 millions de dollars. Cela représente une activité dans les télécommunications extraordinaire pour une région qui s’est toujours trouvée du mauvais côté du fossé numérique! »

La réussite de NEOnet se poursuit. Elle gère maintenant en moyenne de 20 à 25 nouveaux projets tous les ans. Depuis 1998, plus de 80 millions de dollars ont été investis dans les infrastructures de télécommunications du nord-est de l’Ontario. Il s'agit là d'un investissement considérable pour une population de 120 000 habitants répartie sur 200 000 km2. Maggie observe : « Nous avons beaucoup de chance. Nous avons conçu un modèle qui fonctionne bien. Les géants des télécommunications sont maintenant installés dans notre collectivité où ils jouent un grand rôle pour ce qui est de stimuler l’économie en offrant de nouveaux services, en parrainant des événements dans la collectivité, des ateliers et plus. »

Maggie est passionnée quand elle évoque les efforts déployés par NEOnet. « Pour survivre, le Nord doit se tenir au courant de l’évolution de la technologie. Nous ne pouvons pas nous permettre d’être laissés derrière. Nous puisons dans les ressources naturelles qui font vivre les économies urbaines. Nous devons seulement être présents lorsque la planification des infrastructures et des services se fait. »